Initiation au voyage.

Billet du 12. Janvier .première partie: Le jour où j’ai tout lâché.

C’est un vrai parcours d’obstacles de trouver sa voie dans ce monde qui semble ne pas faire attention à vous. On se dit au début que c’est une question de faire des études ou pas, d’avoir de la chance ou bien d’être né fils de…

Pour ma part je suis Jéromino, voyageur et découvreur. Après avoir obtenu mon bac au milieu des années 2000, hanté les rangs d’une fac dans laquelle je compris très vite que sans contrainte de bosser, je n’irais pas bien loin, j’ai fini dans les locaux d’un journal national comme télévendeur pour des abonnements que vendait ledit journal. Pas exaltant ni généreux sur la feuille de paie. Heureusement, entre les coups de fils aux clients prospects, nous riions beaucoup. Nous c’était ce groupe réuni par le hasard sur ce lieu de travail et composé de ma personne (jeune, curieux de la vie et un peu paumé), Nadia et David. Nadia était une banlieusarde franco-marocaine qui avait une maturité et une énergie volcanique, elle avait décroché ce job afin de payer ses prochains voyages et cela lui coutait énormément car elle n’avait pas sa langue dans sa poche, alors les reproches d’un petit chef  pouvaient déclencher rapidement une réponse sous forme de crochet du droit verbal. David, lui était le gars d’ailleurs, une espèce de rêveur qui vivait hors du monde qui l’entourait. Il pouvait débarquer au boulot un lundi matin avec ses chaussons, ayant oublié d’enfiler des chaussures en quittant son studio. Il prenait tout comme ça venait, avait quitté son Morbihan natal pour réussir à Paris. Il était d’une gentillesse extrême. Et aussi doté d’une mémoire exceptionnelle…,, nous voici un vendredi en retour de pause déjeuner et alors que Nadia nous évoquait son prochain voyage dans le Rif marocain et que nous l’écoutions avec les yeux ronds comme des billes, accaparés par la façon dont elle nous vendait le truc, voilà que Fred-le-petit-chef se pointe la mine furibarde, (peut-être un peu éméché par l’apéro qui précède le week-end) et nous engueule copieusement devant les employés de notre service à propos de notre temps de déjeuner qui avait dépassé largement les quarante-cinq minutes et que le surplus serait déduit de notre paie, sales tire au flanc qui n’en ont rien à foutre des ventes du journal, il fallait que ça cesse que si on était pas content, eh ben c’était simple il suffisait juste qu’on se casse…

Je me souviens de ce petit café de la rue des Martyrs un après-midi ensoleillé du mois de Mai. La terrasse minuscule nous faisait voisiner avec les passants ainsi que tous les véhicules qui donnaient à cette ville cette impression de foisonnement. Il est vrai que je ne connaissais pas encore les rues de Bombay…Nadia, David et moi parlions de voyage. Passionnément, avec les récits de Nadia qui nous faisaient venir l’eau à la bouche.

C’est sans doute là l’un des plus beaux moments du voyage, lorsque nous commençons à nous projeter. Dans notre esprit, c’est là qu’il commence à exister pour de vrai.

Il nous fallait des passeports en cours de validité, la santé, l’argent et le temps. La santé ne posait pas de problème pour des jeunes gens de vingt ans, nous pétions la forme comme jamais. L’argent, on commençait à en avoir un peu, mais on avait des apparts à liquider et des comptes épargne à vider. Quant-au temps, Nadia nous l’avait donné ce fameux vendredi après-midi. Elle avait répondu à notre chef que c’était un scandale de venir bourré au travail et qu’elle allait monter voir le directeur des ventes immédiatement. Moi qui était pétrifié par la tournure des évènements, je n’avais rien trouvé à dire. Mais dix minutes plus tard, David était monté rejoindre Nadia dans le bureau du directeur et nous avions confirmé l’agression du petit chef sous l’emprise de l’alcool.

Nadia donna sa démission, David demanda des indemnités afin de ne pas les poursuivre aux Prud’hommes et moi, eh bien, je partis avec eux.

Après les préparatifs qui furent pour moi un peu chaotiques, à cause de mon inexpérience  totale des voyages, deux semaines plus tard, nous prîmes la route pour l’Espagne en bus puis à Gibraltar, la navette maritime pour Tanger au Maroc. De là, Nadia alla négocier pour se rendre à Ketama avec un petit taxi nommé Abdu qui ne s’arrêtait que pour prier avec son vieux tapis au bord des routes poussiéreuses. Abdu était, comme tellement de marocains, absolument adorable et il passa son temps à rire de mon ignorance des coutumes, de la nourriture, de mon ravissement face à ces paysages surnaturels de beauté. périple commençait, pas un séjour de rêve pour nantis dans un hôtel de luxe, pas sans douleurs ni surprises, non car je n’avais encore rien vu.

2 Commentaires sur “Initiation au voyage.

  1. Feral says:

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  2. Marie Claudette Fabregues says:

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