La jeune femme qui ne rêvait pas. III

La Namibie inoubliable…Cette contrée magique reste comme le vrai départ de ma vie
d’aventures, faisant germer en moi toutes ces richesses que j’allais transmettre lors de
mes rencontres.Avec à la clé de nombreuses amitiés indéfectibles…Et aussi l’amour.
Heureux ou malheureux selon les périodes…


Des personnes se parlaient à voix basse devant ma tente, je crus reconnaître parmi
celles-ci un timbre familier. »Eh body, réveillé, tu es remis de tes émotions de la nuit ? ».
Je faisais entrer Cédric, mon ami l’africain blanc. Il était accompagné d’un beau jeune
homme au regard habité.


« Voici mon dealer, il vend probablement la meilleure weed de toute l’Afrique, pure pas
trafiquée, a poussé en plein champ.Il s’appelle Ionis, il vient du kwazulu natal, un vrai
descendant de guerrier…Il a tenu a m’accompagner car il veut à tout prix savoir ce que tu
veux faire avec cette beuh vu que tu n’en fumes pas..Je crois que tu as réussis à
l’intriguer. »


Après les présentatons, nous échangeâmes dans un africanglais bien pratiqué là-bas et
qui consiste à parler un tiers avec les mains, un tiers dans sa langue natale et un tiers en
anglais. J’expliquai à Ionis que je comptais guérir une jeune anglaise de ses insomnies. Il
me fallait pour cela un tamis afin de débarasser les fleurs de cannabis de leur substance
psycho-active le THC (ou tetrahydrocannabinol), puis lui préparer des infusions, de quoi la
traiter pendant deux à trois mois, ce qui correspond à une centaine d’infusions de pur
cannabis CBD. Il écoutait dans un slence attentif jusqu’à ce que j’ai terminé. Je tiens à dire
au passage que j’étais en train de découvrir pourquoi il est si agréable de fréquenter les
africains dans le monde entier.Ceux-ci ont la culture de la parole et de l’écoute.Ils savent
prendre le temps de faire les deux. Cela peut paraître aller de soi, sauf que, en y
réfléchissant bien, si l’on passe en revue notre entourage, amis, famille, voisins, collègues,
le constat est clair : les gens aiment se raconter jusqu’à plus soif, parler d’eux mêmes,
mais ont de plus en plus de mal à accorder leur attention à leurs interlocuteurs. En
occident, on a plus le temps d’écouter. Il y a trop de choses à faire, sur son téléphone, son
ordinateur, sa télé, sa console de jeu. Nos contacts se font au profit des machines et ainsi
se perd à un rythme exponentiel ce qui fait notre humanité à savoir nos relations de
paroles et d’échanges, de fraternité.


Ionis m’écouta donc puis parla à Cédric et à moi. Il était question de son oncle et de ses
cousins qui vivaient en Namibie. Il me disait que son oncle était un initié au chamanisme
d’Afrique du Sud, un sangoma et qu’il devait me les présenter. Il proposa de préparer les
infusions de cannabis ensemble, dans un lieu propice aux rituels. Je lui dit un peu
dubitatif, que je n’avais besoin que de chanvre et d’un tamis, d’eau chaude et d’un filtre,
d’un bol et puis voilà. Merci c’était genti mais je voulais le payer puis bye bye filer prendre
une bière au bar. Cela ne se passa pas tout à fait comme ça…


Lorsque j’allai prendre Haley à sa tente, celle-ci était en grande conversation avec ses
parents et sa soeur. Apparemment, les parents connaissaient le récit de notre safari
nocturne, de la rencontre avec le léopard chassant le varan dans la profondeur du bush.
Ils nous confièrent leurs deux filles, à Cédric et à moi en nous faisant promettre de
prendre soin d’elles parce qu’elles étaient leur bien le plus précieux. Investis de cette
nouvelle responsabiité, nous partîmes vers un campement improvisé au bord du lac.
Là-bas nous attendaient Ionis, son oncle Jason et les cousins Bart et Joseph. Ils avaient
revêtu des bou-bou cérémoniels. Cela devenait sérieux, nous étions au bord du lac
d’Etosha avec des zulus en tenue rituelle qui faisaient un feu pour nous éclairer et pour

faire chauffer de l’eau. Ils avaient aussi de grandes marmites en terre cuite, un chinois et
des plants de cannabis hauts d’un mètre cinquante avec des fleurs grosses comme le
poing. Je ne plaisante pas. Jamais je n’allais revoir de ma vie des fleurs de cannabis aussi
grosses. La méthode avec laquelle ils les avaient obtenu ne seront jamais connues ni de
moi ni des autres…Il y a certains savoirs que l’on garde pour soi, cela constitue une sorte
de patrimoine famillial que l’on transmet en secret aux générations qui se succèdent.
Haley autour du feu nous regardait secouer les fleurs de chanvre, qui étaient mises en pot
par Bart et Joseph, Ionis s’occupait du feu.


Lorsque la nuit fut totale, Jason sortit une bouteille de Jack Daniels, en but une gorgée
qu’i cracha dans le feu. Puis il nous passa la bouteille nous demandant d’y boire au goulot
(phuza, phouza !!). Puis il récita ou chanta, difficile à dire il psalmodiait des mots en zulu. Il
demanda à Haley de s’allonger sur une natte tressée posée sur le sol. Il dégrafa son
chemisier (regard gèné de la demoiselle dans ma direction) puis il lui passa une sorte
d’onguent sur le visage, le cou et les bras. Sonia soignait son inquiétude dans les bras de
Cédric qui jouait au chevalier servant, visiblement de plus en plus attiré par la soeur
d’Haley. Vint la mixture qu’Ionis apporta entre mes mains, c’était à moi de faire boire sa
première infusion de canabis à haley. Je m’agenouillai à ses côtés au niveau de ses
hanches puis lui soulevai la tête avec délicatesse . Je la fis boire comme une enfant
malade ou comme le candidat au recrutement d’une société secrète. Je nous revois
encore au bord du lac salé autour de ce feu de camp, comme si j’avais conservé de ce
moment une vue aérienne, comme si nous planions tous au-dessus de nos corps. Cette
sensation me fut confirmée plus tard par les autres participants. Je l’ignorais alors mais
cette expérience que nous avions partagé autour de haley était une véritable transe
chamanique. Je comprends que cela puisse rendre tout au moins circonspect, voire
dubitatif, mais j’ai choisi de partager des expériences et chacun est libre de les prendre
pour lui ou non, tous les choix sont respectables.Comme au sortir d’un rêve, nous
rentrâmes au camp.


Cédric et Sonia s’embrassaient, enlacés comme des tourtereaux, aggravant la gène qui
semblait s’être établie entre Haley et moi. Nous nous séparâmes sans un mot. Je ne
savais quel sens donner à cette soirée.


Je n’eus aucune nouvelle de Haley durant deux longs jours. Je décidai de tromper mes
angoisses en partant pour le desert avec Jonas, le ranger qui riait de tout. Mes nouveaux
amis zoulous tinrent à m’accompagner et c’est avec Ionis, son oncle Jason et ses cousins
Bart et Joseph que nous partîmes au coeur des dunes rougissantes.


Là-bas, au bord d’une oasis connue de dieu sait qui, Jason le sangoma, m’initia au
chamanisme zoulou. Je ne peux pas relater cette expérience car ce n’est pas le sujet de
ce récit et parce que celle-ci est intime et secrète. D’ailleurs cette expérience est vécue de
l’intérieur et fait appel à des sens nouveaux que l’on doit découvrir par soi-même. Ce que
je puis dire est que lorsque je revins au camps d’Etosha, j’étais une personne nouvelle,
que je venait de renaître à moi-même. Plus jamais je ne verrais l’univers qui nous entoure
comme par le passé. J’avais établi des connexions entre mon monde intérieur et le
cosmos, acquis une compréhension qui vous fait voir la notion de temps, d’espace, de
matière et d’énergie autrement.


Les parents d’Haley m’invitèrent à dîner la veille du départ de toute la famille, excepté
Sonia qui avait prolongé son séjour de dix jours, découvrant les trésors de la Namibie en
même temps que la passion auprès de Cédric. Lorsque je m’enquis de l’état d’ Haley, ils
me répondirent qu’ils avaient été très inquiets pendant les quarante-huit heures qui
suivirent la première infusion de cannabis. Sans nouvelle de leur fille, ils lui avaient rendu
visite dans sa chambre et avaient constaté qu’elle dormait depuis deux jours, ne se levant
que pour boire et manger. Puis elle reprit un rythme normal. Mais elle désirait ne voir
personne jusqu’à son départ. Je ne le pris pas mal à titre personnel, car je concevais
depuis mon initiation que l’on ne peut forcer le chemin d’une relation, qu’elle soit amicale

curatifs du chanvre cannabis sur la douce Haley.
Le lendemain, départ des anglais. Sonia et Cédric, désormais inséparables étaient partis
voler en ULM après avoir fait leur au-revoirs à ceux qui partaient pour l’aéroport.
Lennox et Amy, les parents aimants des deux anglaises me demandèrent si je voulais bien
les accompagner ainsi qu’Haley à Windhoek, la capitale, afin qu’ils s’envolent pour London
Heathrow.


Je me retrouve à côté de la demoiselle dans le mini-bus qui nous transporte tous. Haley
parait dans une forme du tonnerre mais reste mutique. Il y a une distance entre nous que
ses parents tentent de combler par des propos sur leur séjour merveilleux. Pour moi aussi
cela fut merveilleux mais j’aurais tellement aimé échanger avec Haley, pouvoir la prendre
dans mes bras et commencer une relation. Mais je ne suis pas cédric. Il me semblait que
je ne pouvais pas soigner une personne et être là pour partager cette nouvelle vie avec
elle..


Au moment d’enregistrer et de passer la douane, on se serre la main. Lennox et Amy
m’embrassent les larmes aux yeux et me lancent une invitation ouverte à vie dans leur
cottage du Nord de l’Angleterre. Ils s’éloignent tous et je les regarde avec un grand vide au
coeur…Je reprends le chemin du mini-bus d’un pas trainant et probablement pitoyable…
« Je dors, je vis et je rêve à nouveau, c’est grâce à toi. Tu es une personne
unique,adorable et j’ai besoin de me reconstruire avant d’être capable d’aimer ».
Comme d’habitude, Haley rattrape en une phrase des jours de silence. Elle a couru vers
moi et m’a retourné avec force en me saisissant par les épaules pour me faire cette
déclaration. J’ai du mal à trouver quelque chose à répondre, alors j’embrasse ses lèvres
comme si c’était la chose la plus importante au monde à faire en cet instant, provoquant
les cris amusés des voyageurs autour de nous. Le monde tourne autour de nous qui
sommes le soleil de l’univers tout entier.


Ainsi se termine le récit de mon séjour en Namibie.
J’aurai connu la vie sauvage, l’amitié, découvert mon totem intérieur, le chamanisme,
soigné à l’aide du cannabis. Et échangé une promesse d’amour. Je ne savais pas ce que
l’avenir me reservait mais je ne voyait pas de raison de cesser d’apprendre et découvrir
tous les mystères qui nous entourent.


Jeromino, voyageur.


P.S Pour ceux que cela intéresse, je vais décrire les mécanismes à l’oeuvre dans le
traitement du sommeil par le chanvre CBD dans un prochain blog d’eXtreme CBD.
Je vous dis à très bientôt.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.