L’incroyable découverte après mon grave accident.

Je me réveille dans une chambre de la kasbah, chez l’habitant.

Un vieil homme barbu vêtu de djellaba, le regard vif et doux à la fois est à mon chevet.

Il parle berbère et Nadia me traduit ce qu’il dit.

J’ai une infection qu’il faut stopper rapidement. Je ne semble pas souffrir de trauma crânien selon Mélinda mais il faudrait confirmer par des examens approfondis.

Mes ecchymoses posent problème, je suis couvert de bleus et mon dos me fait si mal que je ne parviens pas à me lever. Nous avons une conversation avec Nadia et David au sujet de mon rapatriement, quand la conversation commence à s’animer (je veux continuer le voyage alors que mes amis préconisent le retour en France) le vieux monsieur prend la parole avec douceur. Nadia me traduit qu’il lui faudra trois jours pour me remettre sur pieds, si Dieu le veut. Il possède ses remèdes propres. Si cela ne va pas mieux au terme de ce délai, je pourrai toujours partir. Il dit qu’il pense que ma vie n’est pas en jeu.

Je vais donc commencer le traitement d’Idir, mon soignant, par des infusions dont l’odeur ne souffre aucune ambiguïté. Pas plus que les cataplasmes qu’il va me poser sur le dos les bras et les jambes en alternance. Il s’agit, comme on peut l’imaginer, de préparations à base de plantes et d’huiles dont l’ingrédient principal est le chanvre ou cannabis.

Je pensais planer après avoir bu les premières tasses, mais non, absolument pas. Il me semble au contraire que ma conscience s’éclaircit au cours de la journée et que la fièvre diminue, tout comme la douleur. Le lendemain, les spasmes intestinaux ont disparu et je parviens à me lever. Nadia débarque avec David et Mélinda dans ma chambre, elle m’apporte un petit chapelet berbère qu’elle enfile autour de mon cou pour me porter chance. Elle rit un peu de la superstition de ce peuple de montagnards cultivateurs de haschich, mais face aux résultats impressionnants du traitement qui m’a été dispensé par le vieux Idir, elle n’a plus envie de se moquer. Même quand le brave homme vient plusieurs fois par jour prononcer quelques prières près de mon lit.

Lorsque j’aurai été quasiment rétabli au bout de six jours (avec tout de même quelques bleus qui mettront plusieurs semaines à se résorber), je demanderai à Idir ce que je peux lui donner ou lui offrir pour le remercier de m’avoir ramené à la vie, il me fera une réponse que je n’oublierai jamais. En faisant l’effort de parler français, il me dira qu’il ne m’a pas soigné pour recevoir une récompense mais parce que dieu l’a voulu. Qu’il n’avait besoin de rien que de manger tous les jours, d’être entouré de sa famille et de pouvoir raconter des histoires avec ses amis. Que la vie était simple et que l’or était l’œuvre du diable.

Cette expérience va me changer profondément pour tout le reste de ma vie. Outre la rencontre de ce pays merveilleux comme ses habitants, je viens de comprendre que notre médecine d’occidentaux n’est pas la seule à pouvoir soigner et guérir. La Nature regorge depuis toujours de remèdes dont le chanvre ou cannabis, cette plante magique, n’est pas le moindre. Je terminerai ce voyage quatre mois plus tard, des images plein la tête, des gens dans le cœur et de nouvelles connaissances médicinales acquises, que je vais faire grandir.

Je reviendrai sur le traitement qui m’a été dispensé dans ce village du rif dans le prochain épisode de ce blog et je vous expliquerai les modes d’action du chanvre et pourquoi les infusions de cannabis que j’ai bues n’ont pas eu d’effet psychoactif.

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